Centre International de Yoga
Le Yin Yoga est né du constat fait par des pratiquants occidentaux de Yoga dynamique, notamment l'américain Paul Grilley, que lorsqu'ils s'asseyaient en posture de méditation (padmasana) ils ressentaient une difficulté croissante à maintenir la posture. Dans leur pratique dynamique la posture était aisée, en la maintenant ils souffraient. Quelque chose échappait à leur compréhension et à leur expérience qui puisse les amener à une maîtrise posturale plus complète, une réelle détente.
Ils ont exploré les connaissances physiologiques occidentales et orientales (taoïstes et indiennes) et ont synthétisé ces informations (voir le travail du Dr. Motoyama). Les résultats de leurs recherches les ont conduit a une re-découverte des données du Hatha Yoga classique indien. La proposition de Yin Yoga est une forme d'actualisation du Yoga traditionnel indien élargi, dans un contexte occidental actuel.
Si la pratique de l'Ashtanga Yoga sollicite davantage les muscles et les tendons, notamment les muscles striés rouges plus périphériques, la pratique du Yin Yoga est orientée vers des qualités musculaires et ligamentaires plus profondes. Les muscles posturaux blancs, les ligaments, les fascias (les tissus conjonctifs). La connexion entre la qualité du flux énergétique dans les corps et ce type de travail postural long a été établi de longue date dans toutes les traditions orientales depuis l'Inde en passant par la Chine jusqu'au Japon. Dans la mesure où, et à condition que, la relation corps-souffle-esprit émerge et représente le fil de notre pratique de Yin Yoga nous venons de rencontrer le champ de la méditation.
En Yin Yoga les postures (asanas) sont tenues plusieurs minutes. La grande majorité des postures se déroulent au sol. En cas de difficulté la posture est adaptée de telle façon qu'elle ne soit pas trop inconfortable ou qu'elle ne le devienne pas excessivement dans la durée. Dans le but de soulager des tensions excessives des supports peuvent être utilisés tels que des coussins, des blocs, des couvertures, des sangles...
La tenue des postures va progressivement libérer :
Progressivement, au cours de la séance comme au cours de notre évolution, nous entrons dans le ressenti propre du Yoga. Dans le vécu du pratiquant une clarification voit progressivement le jour sur les liens opérant entre l'esprit, le corps et le souffle. Lorsqu'il se fait jour, cet apprentissage des liens corps-souffle-esprit peut donner naissance à un vécu de l'unité.
Pour favoriser l'harmonisation et l'intériorisation, une musique méditative est fréquemment utilisée mais elle n'est pas indispensable pour la qualité de la séance.
Le travail de ressenti et de conscience sont autant les produits que les outils de cette pratique qui s'apparente de ce fait à la méditation (l'un des huit piliers majeurs du Yoga tel que définis dans les Yoga sutras de Patanjali il y a plus de 20 siècles).
Le Yin Yoga est réputé pour favoriser des qualités de conscience unifiée, un sentiment de détente, une respiration profonde, la réparation des tissus corporels endommagés, une aide à la convalescence physique et psychique, un assouplissement en profondeur...
Il est un très bon complément aux pratiques dynamiques tel que l'Ashtanga Yoga (ou les sports). Les pratiques dynamiques et statiques développent des qualités antagonistes et complémentaires.
Dans la mesure où on se sent connecté et impliqué dans le cheminement proposé par l'art et la science du Yoga on peut être amené à pratiquer davantage l'une ou l'autre des formes dynamique ou statique, en concordance avec des besoins, des envies ou des capacités dus aux circonstances de la vie.
Un beau jour, au cours de notre cheminement, nous pouvons être émerveillé de constater que cette pratique de Yoga, que nous avons peut-être abordée avec un esprit "utilitaire" ou simplement rationnel, devient un moment de joie, de paix et de ressourcement qui rayonnera dans notre vie et nous mettra en contact avec des dimensions subtiles de l'être qui n'appartenaient pas à notre connu. Ça peut être un cadeau, le nôtre.